Second acte d’une excursion au sein du tout nouvel écrin dédié aux souliers du Bon Marché Rive Gauche.

Dans la série “Vu au Bon Marché” nous vous prions d’accueillir, dans un vent de panique, les collectionneuses.

Tandis que beaucoup s’étaient déplacés en nombre pour admirer l’éclat retrouvé d’une des verrières du grand magasin, certaines, armées de courage, avaient choisi de se lever aux aurores à l’affût de quelques modèles en édition limitée. Mais quelle n’avait pas été leur stupeur d’apprendre qu’une de ses merveilles, signée Roger Vivier, n’était déjà plus disponible en 38 …

Regards hagards et mines défaites quand le seul modèle en taille 38 n’est plus.

Sacs Prada, collection Printemps-Eté 2013

Ce mardi 3 mars commence la semaine parisienne des défilés. Difficile alors de cacher son enthousiasme, son envie de courir de défilés en défilés, si gentiment conduit par un adorable chauffeur dans un Paris de lumière!

Toutes rêvent de nouveautés hautement désirables, capables d’éclairer de leurs ors les désirs les plus enfouis. Ce ne sont qu’effusions de joie et de bonne humeur, dommage que certaines d’entre elles aient omis de choisir des sacs différents …

Naïvement, les deux jumelles avaient eu une idée, qui, le croyaient-elles, aurait pu éviter à leur grand-mère bien des désagréments.

Il leur semblait comme acquis que l’on n’obtiendrait jamais d’aveux de leurs adorables chiens. Vainement, elles avaient tenté de les dresser à répondre et à se confier, mais ce furent des efforts inutiles, ces derniers n’émettaient pas plus que d’insupportables aboiements.

Ainsi, se permirent-elles de penser que l’on aurait très bien pu inscrire l’ensemble des comptes Suisse compromettants au nom d’un de leur petit chouchou. Ignorant tout des enjeux d’une vie faite de compromis et de ruses, ce chien chéri au poil lustré n’aurait pu se laisser envahir par quelques remords. D’autant plus, qu’après l’avoir acquis dans un orphelinat canin helvétique, elles ne pensaient pas envisageable que celui-ci puisse être inquiété par une législation qu’on leur avait décrite comme confiscatoire.

Et bien qu’elles n’aient aucune connaissance du pourquoi et du comment, elles étaient persuadées d’avoir trouvé là, certes un peu tardivement, la solution à tout problème fiscal.

Par une nuit blanche, perdues sur leur traîneau chargé de mille présents, les deux jumelles attendaient. Mais pourquoi leur grand-mère avait-elle donné ses congés au chauffeur le 24 au soir ?! Cela paraissait insensé, tant il aurait pu être utile cette nuit-là …
Les heures étaient passées, presque un jour à dire vrai, depuis que leur attelage de carton les avait lâchées au coin de la première rue croisée.

La déception était plus que palpable de n’avoir pu livrer les cadeaux à temps. On s’ennuyait ferme au milieu des boîtes à jolis rubans, et des sacs gonflés de papier de soie, on s’ennuyait surtout de devoir encore attendre pour les ouvrir.

Noël avait commencé dans une tumultueuse et romanesque expédition, et ne se terminerait que bien plus tard, dans le calme et l’attente, sous le ballet traînant des flocons de neige.

A quelques heures de Noël, nous connaissons tous en ces temps d’hystérie collective quelques moments de faiblesse : où faire le bon choix pour trouver le cadeau idéal nous apparaît comme une tâche ô combien difficile. Heureusement, il suffit parfois de peu pour trouver le présent qui ravira les plus exigeantes espérances.

Une sélection merveilleuse et tardive pour enchanter vos fêtes. Sous la forme d’un calendrier de l’Avent, elle offre avec parcimonie les félicités tant convoitées qui sauront réjouir vos proches les plus blasés.

La fraîcheur retrouvée d’un parfum, l’ultime guide qui rappellera à toutes et à tous l’art d’être français à table, d’adorables et étincelantes Mary Jane, et enfin une minaudière aussi exquise qu’exclusive.

–  Sycomore, collection les Exclusifs de Chanel  –  Comment recevoir à la française de Jacqueline Queneau aux éditions de la Martinière  –  Mary Jane argentée, Miu Miu  –  Minaudière, Tonya Hawkes  –

Le premier week-end de décembre fut l’occasion d’un grand déballage des merveilles gardées dans un coin sombre du grenier. Boules en verre soufflées de Viennes, mignardises japonisantes et autres guirlandes lumineuses furent descendues pour habiller le grand sapin qui trônait en majesté devant l’escalier. Comme trop souvent, à chaque Noël, les deux jumelles furent chargées d’en assurer les décorations. Lassées à force d’habitude et malheureuses de n’avoir pu aller acquérir quelques nouveautés rue Saint-honoré chez Astier de Villate, elles hésitèrent un instant à manifester leur mécontentement. Quand soudain, l’une d’elle eut une meilleure idée, si on ne pouvait acheter de nouvelles boules fantaisistes décorées à la main, alors on improviserait un grand casse dans les penderies de madame leur grand-mère.

L’entreprise ne fut pas aisée tant il y avait de sacs à dormir d’ennui dans le noir. Des Chanel, Fendi, Prada et Louis Vuitton furent déposés au pied de l’arbre de Noël, formant comme une grande nativité luxueuse et hors de prix. N’étaient-ils pas mieux ainsi suspendu aux branches du sapin ?

Les deux jumelles ne pouvaient se permettre de manquer la présentation de la nouvelle collection de la Maison Christian Dior, par Raf Simons, pour l’été prochain. Inséparables comme à leur habitude, c’est vêtues de leur manteaux griffés « CD » aux couleurs éclatantes qu’elles se retrouvèrent coincées au premier rang. Quelle ne fut pas leur frayeur quand elles virent aux pieds de toutes ces dames les « running heels » de la maison. Elles se gardèrent bien d’avouer à leur grand mère en posséder chacune une paire, et furent plus que soulagées de ne point en avoir trop fait pour l’occasion.

Malheureusement, et même si cela n’arrive qu’en novembre, les vacances touchent à leur fin. Fini bain de soleil sur la terrasse, citronnade aigre et morne bronzage. Il est grand temps pour les jumelles d’en finir avec chapeaux et lunettes pour enfin affronter cette rentrée qui commençait à les attendre.