Vu au Bon Marché, III

C’est non sans une certaine peine que s’achève notre promenade au sein de l’espace souliers du Bon Marché.

Accueillons pour ce dernier acte de notre série « Vu au Bon Marché » les jumelles.

Décemment, les deux fillettes ne pouvaient se permettre de manquer l’ouverture de ce nouvel écrin, occasion inespérée d’accéder à un paradis d’objets de désirs et de convoitises. On avait fait la razzia dans les rayons, attrapant au passage escarpins, mules et ballerines pour tout essayer dans un grand charivari de papiers de soie froissés, de talons claquants sur les parquets et de constructions précaires s’effondrant en mille boîtes ouvertes ….

2 

–  Regarde moi cette bottine !!!!

–  …

– DARLING ?! 

 

1

Les trouvailles et les essayages s’étaient enchaînés à n’en plus finir, à n’en plus pouvoir. On avait vu de la chaussure jusqu’à l’indigestion, frôlant parfois l’overdose. Il ne fallait donc pas s’étonner qu’une des jumelles, avachie de tout son long, ait fini par s’endormir dans cette ronde infinie de talons et de bottines.

Act IAct II

L’éveil du printemps …

l'éveil-du-printemps2015

Fausse Fourrure Shrimps, sac Amélie Pichard & chaussures “Britt” Stella McCartney

Paris s’éveillait après de long mois d’errance dans une morne grisaille. Frappée des rayons ardents du soleil, la ville commençait à étouffer sous les reflux de nuages de particules fines dans une chaleur à peine naissante. Le printemps était là.

La rue se faisait la scène de ce changement soudain. Spectacle amusant, pour les autres, où vous regrettiez, en votre for intérieur,  d’avoir cédé une dernière fois à la fantaisie d’une fourrure synthétique aux poils criards. Certes, cette veste de la jeune marque anglaise Shrimps vous  donnait une allure folle ainsi associée à cette grande jupe plissée et ce sac immaculé d’Amélie Pichard.  Il n’en restait pas moins que sous cette masse de poils, aveuglée par le retour du roi soleil, le risque de suffocation était avéré.

Mourir pour la mode certes, mais mourir les premiers jours de beau temps sans en avoir profité plus d’une journée était une idée fort regrettable.

 

Vu au Bon Marché, I

Célébrons à notre façon l’ouverture du nouvel espace souliers du Bon Marché Rive Gauche par quelques instants volés au détour du « Jardin d’Hiver », sous la « Nef de Lumière » ou dans l’enceinte de l’ “Amphithéâtre”.

Dans la série “Vu au Bon Marché”, nous demandons Madame et son flegme légendaire !

vu-au-bon-marché-2015l

Sac Dora Soft monogram BB Louis Vuitton.

 Que vous reste-t-il à faire quand tout est déjà acheté ?

.

Le déjeuner sur l’herbe

le-déjeuner-su-l'herbe

Ensembles Thom Browne printemps/été 2015

La Fashion Week de New York venait à peine de se terminer que certaines se désolaient déjà de n’avoir pu profiter d’un déjeuner sur les pelouses de Central Park. L’allure folle avec laquelle s’étaient enchaînées leurs journées – entre présentations, défilés et autres mondanités – leur avait laissé l’amère impression de ne rien faire d’autre que d’être partout à la fois.

A leur grand désarroi, elles n’avaient d’autre choix que de s’en retourner sur le vieux continent pour suivre la procession continuelle du monde de la mode : d’abord Londres, puis Milan et enfin Paris …

Il leur fallait oublier ce paradis de verdures dominé par les cimes des gratte-ciels, ses larges pelouses et ses calmes plans d’eau. D’autant plus, elles l’admettaient difficilement, que ce froid quasiment polaire de février ne se prêtait guère à y prendre l’air dans leurs nouveaux ensembles d’été.

La jeune fille en Dior

attendre-en-dior

Robe et cuissardes Christian Dior Couture, printemps/été 2015

Allait-on finir par devoir  s’impatienter à force de l’attendre ?  Qu’y avait-il de si important à voir pour qu’elle reste ainsi figée sur place, les yeux comme aimantés à l’écran de son téléphone.

Etait-ce une tragédie de mode et de chiffon qui s’annonçait, un nouveau drame capillaire aperçu furtivement au détour d’un réseau social, ou bien avait-elle tout simplement trop peur de sortir ainsi, gainée de ces nouvelles cuissardes Dior ?

 

How to wear a Prada sweater ?

How-to-wear-a-prada-sweater

Il serait malvenu d’émettre quelques invectives « fashionnement » correctes quant au bon usage d’un pull-over, cependant un peu de discernement semble essentiel lorsqu’il s’agit d’arborer cet adorable sweater sans manches issu de la collection Prada de cet hiver.

En effet, la nonchalance qu’il semble supposer, de part son format XL, ne doit vous laisser croire qu’il s’agit d’une raison pour un laisser aller vestimentaire total. Préférez-le d’avantage pour réchauffer la toilette d’un réveillon royale, plutôt que de l’afficher sur un T-shirt dégingandé, une paire de baskets aux pieds.

Quitte à en faire trop, n’hésitez pas à piocher dans vos archives signées Miucca Prada, ou dans la collection de cet hiver, de quoi vous composer une silhouette qui ne pourra que faire honneur à votre goût prononcé pour les articles de luxe.

Il pleut sur Paris

paris-sous-la-pluie

Imperméable et chapeau Wanda Nylon, sac Shourouk et bottes Miu Miu.

C’était un jour de pluie, un jour de novembre comme tant d’autres, froid et humide. Malgré le déluge qui s’abattait sur Paris, inondant ruelles et trottoirs, les deux jumelles s’étaient décidées à sortir prendre l’air. Arrêtées net rue des Martyrs, elles eurent la surprise d’apercevoir devant elle une silhouette toute de plastique vêtue. Qu’elles faisaient pâle figure sous leur antique, et néanmoins pratique, parapluie ! Elles ne purent tout simplement se contenir et se mirent à suivre la dame ; elles aussi voulaient affronter la pluie avec autant de panache. D’où venait cet imper rutilant, ces bottes à écrous et ce sac à la transparence si sophistiquée ?

Effrayée par cette quasi course poursuite, la dame finit par leur indiquer l’adresse du Bon Marché et prétexta la vue d’un vélib tout proche pour les laisser et s’en aller prestement.

Sans plus attendre et avec enthousiasme, les jumelles se décidèrent d’affronter une dernière fois ce Paris inondé pour rejoindre la rive de la félicité promise, la rive gauche et son temple de toutes les réalisations : le Bon Marché.

les-jumelles-wandanylon

Veste Biker Johnny et Trench Wanda, Wanda Nylon été 2014.

Les voilà à présent qui déambulent fièrement dans les rues de la capitale, leur parapluie désormais inutile sous le bras. La pluie a enfin cessé, mais elles sont si fières de leurs jolis impers et petits chapeaux signés Wanda Nylon, qu’il aurait été dommage de ne pas en faire profiter le tout Paris. Et si tout ce plastique tient un peu chaud, elles n’en diront pas un mot.

 

Le nouveau Loewe est arrivé

Le-nouveau-Loewe-est-arrivé

Le Loewe nouveau bouscule les foules au Printemps. On s’amasse pour admirer la néo-modernité imposée par le jeune prodige de la mode anglaise, Jonathan Anderson.

Les deux jumelles ne s’y tromperont pas cette fois-ci, les yeux ardents, elles fixent le «Shopper Bag» dans toute sa splendeur. Elles ont vu en ce cabas aux larges initiales, la justesse de leur désir enfin comblé.

Des folies à très Bon Marché

des-folies-à-très-bon-marché

Petit souvenir du Bon Marché, Paris.

Un vent de folie nippone s’est abattu sur le bon marché en ce début d’automne : riz gluant, petites mignardises et rituel de soins font tourner les têtes les plus froides. Madame ressort les bras chargés de vaisselles, petits cahiers, peluche Sacaï, et autres japonaiseries.

C’est à se demander, en évitant de glisser sur les larges dalles de marbre, où sont passés les grooms !