Paris s’éveillait après de long mois d’errance dans une morne grisaille. Frappée des rayons ardents du soleil, la ville commençait à étouffer sous les reflux de nuages de particules fines dans une chaleur à peine naissante. Le printemps était là.
La rue se faisait la scène de ce changement soudain. Spectacle amusant, pour les autres, où vous regrettiez, en votre for intérieur, d’avoir cédé une dernière fois à la fantaisie d’une fourrure synthétique aux poils criards. Certes, cette veste de la jeune marque anglaise Shrimps vous donnait une allure folle ainsi associée à cette grande jupe plissée et ce sac immaculé d’Amélie Pichard. Il n’en restait pas moins que sous cette masse de poils, aveuglée par le retour du roi soleil, le risque de suffocation était avéré.
Mourir pour la mode certes, mais mourir les premiers jours de beau temps sans en avoir profité plus d’une journée était une idée fort regrettable.